J’ai fait la connaissance de Laure, alors qu’elle intervenait au Club de la Presse et de la Communication de Normandie sur les questions du burn-out : Qu’est- ce que c’est ? Comment se manifeste-t-il ? Comment l’identifier ? Que faire lorsqu’il intervient ? Comment s’en protéger soi-même ? Mais aussi au niveau du collectif de travail ? La rencontre était pour moi attendue, tant j’ai été confronté à ce sujet, en tant que sociologue dans mes dernières enquêtes concernant les journalistes. Des burn-out sévères, si nombreux, y compris chez les très jeunes. Des burn-out qui contraignent à quitter un « métier passion ».

La force et tout l’intérêt du propos de Laure est qu’il est nourri d’une expérience personnelle d’un burn-out sévère. Laure nous invite sans arrêt à un va et vient entre le singulier et le plus général, entre sont vécu personnel et la question générale de cette maladie professionnelle, non reconnue en tant que telle. C’est peu dire que le fil de l’exposition de Laure est d’une grande clarté, vivant, pédagogique, nous invitant à nous interroger sur nous même, nos proches, le milieu professionnel qui est le notre et dans mon cas sur lequel je travail. Après avoir écrit la lettre à une mère, Laure nous pose la question de l’adresse aux hiérarchies, aux organisateurs des activités professionnelles, qui se réfugient toujours autant – j’ai pu le constater, lors de la publication d’un
livre récent – dans le déni.

Laure, votre message, votre démarche, sont précieux dans ces temps où les organisations du travail broient trop souvent les individus, dans une multiplicité de charges, de normes, d’injonctions, parfois contradictoires. Un grand merci, à vous ! Continuez, il faut pousser, pousser encore, pour que le mur de ce déni craque, chez chacun d’entre nous, comme au niveau collectif.